• 469 ans de retard

    Chapitre 2: Retour sur Terre

    "Allez, allez, on se dépêche, on se magne, il faut partir au plus vite!

    -Du calme grande soeur, tu me fatigues, soupirais-je pendant qu'Eyline tournait dans tous les sens."

    Cela faisait un an que nous étions revenus de la Terre donc aujourd'hui nous devions y retourner.

    Tout le village avait organisé notre départ. Un séjour sur Terre se prépare longtemps à l'avance surtout que là nous aurions des centaines d'années de retard sur les terriens. Chacun d'entre nous avez appris le français car la France était le pays où nous avions décidé de nous installer.

    "La France est un très beau pays avec une très belle langue. J'ai tellement envie d'aller voir si c'est toujours aussi beau que ce l'était en 1540, avait insisté Iméliana."

    Tout le monde était d'accord. Aucun d'entre nous n'était allé en France mais les livres que nous avions lu à son sujet nous faisaient envie.

    "Faites bien attention à vous, ne parlez pas à n'importe qui, restez toujours ensemble.

    -Oui maman, mais lâches Nilly, il étouffe,dit Eyline."

    Ma mère me libéra de son étreinte à temps, je devais être rouge comme une tomate.

    Notre bon vieux DeltaStar était dressait sur la place du village. Tout le monde nous applaudissait et nous encourageait. Cela m'étonna car nous n'allions pas accomplir un exploit, nous allions réparer une erreur. Je m'installais dans le siège du copilote pendant qu'Eylineprit place dans celui du pilote. Kaylou et Iméliana s'installèrent derrière nous.

    "Mets en marche le moteur Nilly, me dit Eyline.

    -A vos ordres, capitaine, répondis-je

    -Tu as pris assez de minerai d'èchmi cette fois-ci Kaylou? demanda Iméliana.

    -Oui, j'en ai pris assez pour faire six fois l'aller-retour Mirio-Terre, dit fièrement Kaylou.

    -Tu n'aurais pas dû, lui dit Eyline. Si tu en prends trop, il y en aura plus assez pour les autres.

    -Quoique je fasse, ça ne va pas, râla Kaylou."

    Après avoir enlevé le minerai d'èchmi en trop nous démarrâmes. S'il y a bien une chose pour laquelle nous sommes supérieurs aux humains, c'est les moyens de transports. Les terriens de 1540 comptaient seulement sur les chevaux alors que nous, nous avons créé le DeltaStar qui nous permet de voyager dans l'espace.

    "Je me demande quelles nouvelles technologies nous allons découvrir sur Terre, dis-je.

    -Moi, je veux surtout connaître l'histoire de ces 469 dernières années terriennes, dit Iméliana, la passionnée d'histoire.

    -469? C'est pas 470, demanda Kaylou?

    -Il ne faut pas oublier de compter l'année qui vient de s'écouler depuis que nous avons ramené la plume rouge et or, répondit Iméliana.

    -Je vois, c'est bien compliqué, soupira Kaylou.

    -J'imagine que tu n'as rien compris, lui dis-je en rigolant."

    Kaylou ne dis rien, il se contenta de regarder par la fenêtre en boudant.

    Au bout de trois heures, Eyline s'écria:

    "Regardez, on aperçoit la Terre!

    -Comment on va faire pour se poser sans qu'ils nous voient, lui demandais-je?

    -Grâce à cette super innovation qu'a installé Golte. La protection invisible, répondis Eyline."

    Elle appuya sur un gros bouton vert et notre DeltaStar fut recouvert d'une fine membrane.

    "On est invisible?! Cool, dit Kaylou émerveillé!

    -On peut approcher la Terre sans souci, ajouta Eyline. Je doute que les terriens aient inventé quelque chose pour voir ce qui est invisible.

    -Soyons prudent, on ne sait jamais, prévint Iméliana."

    Notre vaisseau approcha doucement la Terre. Nous avons mis trois heures pour atterrir sur une vaste plaine. Tout autour de nous ce n'était que de la campagne, pas une ville à l'horizon.

    "C'est ça la France de 2010? Quelle déception, râla Kaylou!

    -C'est étrange, je pensais voir plus de technologies nouvelles, dit Eyline soucieuse.

    -Grande soeur, il y a une maison là-bas."

    Nous nous approchâmes. Deux personnes, un homme et une femmes, très vieux étaient installés sur une terrasse. Je fus étonné pas leurs vêtements: l'homme portait une chemise à carreaux et un pantalon à bretelles, il avait sur la tête une casquette; la femme, elle était habillée d'une robe bleue à fleurs. Leurs vêtements étaient très différents de ceux de 1540 que nous avions vus dans nos livres.

    Eyline prit la parole:

    "Gente seigneur et gente dame, auriez-vous l’amabilité de nous indiquer le chemin vers le bourg le plus proche."

    Les deux vieux la regardèrent étonnés puis éclatèrent de rire. Eyline rougit de gêne. Moi, je ne comprenais pas, son français était pourtant excellent.

    "Vous aimez parler l'ancien français, dit le vieux? Je vous comprends, c'est une jolie langue."

    L'ancien français?! Alors la langue aussi avait évolué?! C'est une catastrophe!

    Ma soeur et mes amis étaient également affolés alors la vieille dit:

    "Vu vos vêtements, vous êtes des étrangers. Tenez, prenez ceci."

    Elle nous tendit un petit livre sur lequel était écrit: "dictionnaire de la langue française". Je feuilletais le livre, c'était rempli de mots français.

    "Retournons au DeltaStar, dit Eyline après avoir remercié les deux vieux. Nous passerons la nuit dedans, et demain nous irons à Arles, la ville la plus proche."

    En entrant dans le DeltaStar, Kaylou dit:

    "Il va falloir apprendre tout ce bouquin?!

    -Oh oui! répondit Eyline, préparez-vous à ne pas dormir de la nuit!"

    "Monstre", pensâmes moi, Iméliana et Kaylou.

    Nous avons mis toute la nuit à apprendre le dictionnaire et le lendemain, alors que nous dormions:

    "Debout tout le monde, il y a vingt kilomètres de marche qui nous attendent, hurla Eyline."

    "Sale monstre" pensâmes moi, Iméliana et Kaylou.

    La marche fut longue, très longue, trop longue et ce n'est que le soir que nous sommes arrivés à Arles. C'était vraiment une grande ville: il y avait de hautes maisons avec pleins de fenêtre, des engins qui roulaient tous seul sans l'aide de chevaux, sur une espèce de longue route grise.

    Eyline était fascinée, moi et les deux autres avions plutôt peur.

    "Essayons de trouver un hôtel pour passer la nuit, dit Eyline.

    -J'espère qu'il y en a, ajouta Iméliana.

    -Avec tous les gens qu'il faut loger, il doit bien en avoir un ou deux, la rassura Kaylou."

    En fait, ce n'était pas un ou deux mais tout un champ d'hôtels que l'on trouva. Au-dessus de chacun d'eux, il y avait une pancarte avec le nom de l'hôtel, quelques informations et un nombre avec un drôle de signe: €.

    "Grande soeur, dis-je, qu'est-ce que c'est que ce signe?

    -Cela signifie euros. C'est la monnaie française. Un euro est égal à 500 stiptes (monnaie mirienne).

    -C'est cher, s'exclama Kaylou!

    -Ne t'inquiètes pas, Golte m'a donné plusieurs millions de stiptes qui peuvent se transformer en la monnaie du pays où nous nous rendons.

    -Des transo-stiptes! C'est rare, non, demandai-je?

    -Etre chef de village apporte parfois quelques interêt. Mais bientôt nous n'en aurons plus. Il va falloir travailler pour gagner des euros."

    Tout le monde fit la grimace, la vie sur Terre n'allait pas être facile.

    En entrant dans l'hôtel, Eyline demanda à l'homme qui était au comptoir:

    "Où pouvons nous trouver du travail pour quatre personnes?"

    L'homme hurla:

    "Comment! Vous voulez faire travailler ces enfants?! Envoyez-les plutôt à l'école!

    -L'école? Cet endroit où vont tous les enfants?

    --Evidemment! Vous ne saviez même pas ce que c'était?!

    -Non. Merci beaucoup monsieur."

    L'homme la regarda, interloqué.

    Arrivée dans sa chambre, Eyline nous dit que c'était officiel: demain nous irions à l'école.

    "Oh non! Ça doit être épuisant, râla Kaylou!

    -Et puis on a pas les papiers nécessaire, ajouta Iméliana.

    -On a des transo-paper (papier pouvant se transformer en n'importe quel document).

    -Et c'est quoi les documents nécessaire, grande soeur?£

    -C'est sûrement écrit là-dedans, dit Iméliana."

    Elle montra un gros livre sur lequel était écrit "Comment vivre en France?", sûrement pour les touristes qui viennent visiter le pays.

    "Ecole....école...., chercha Eyline. Ah! Voilà!"

    Elle attrapa les transo-paper et dit plusieurs mots incompréhensibles. Une lumière apparue autour des transo-paper et quelques instants plus tard, des mots apparurent dessus.

    Sur l'un d'eux, je pouvais lire le nom d'une école ou plutôt d'un collège: "collège du mistral". 

    "Dépêchez-vous de remplir ces papiers. Demain nous irons vous inscrire au collège du mistral, dit Eyline"

     

     


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